Thérapie Brève et Intervention Systémiques (modèle de Palo Alto)

Séminaire organisé par l’Institut de Nouvelle Hypnose de Bruxelles, 22 et 23 mars 2003
Compte rendu d’Irène Bouaziz et de Chantal Gaudin

On sait à quel point la Thérapie Brève de Palo Alto a été influencée par la pratique de Milton H. Erickson, il est donc toujours intéressant d’aller écouter et voir travailler les élèves du «maître», a fortiori lorsqu’il s’agit de l’une de ses filles, tombée dans la marmite dès la naissance.

Betty Alice Erickson

Betty Alice Erickson est une thérapeute chaleureuse, attentive, optimiste, respectueuse et, last but not least, une conférencière expérimentée qui transmet son savoir-faire avec humour.
Nous étions, comme d’habitude lorsque nous assistons à un séminaire, à l’affût de tout ce que nous pouvions apprendre de nouveau, à l’affût des ressemblances et des dissemblances avec notre pratique, à la recherche de nouveaux outils à mettre au service de notre démarche stratégique paradoxale.
Durant deux jours, Betty Alice Erickson nous a parlé de sa pratique de la thérapie, faisant aussi parfois référence à celle de «Daddy». Elle nous a donné l’occasion de la voir travailler lors de plusieurs démonstrations, et nous avons particulièrement apprécié, malgré les approximations de la traduction, la subtilité de ses interventions.

Quelques réflexions inspirées par ces deux journées:

– Betty Alice Erickson a insisté tout au long de ce séminaire sur l’importance de la transe naturelle (naturalistic transe), ce mode de communication de type hypnotique qui permet au patient, comme au thérapeute, d’accroître ses compétences, d’entendre ce qui est dit à de multiples niveaux, de comprendre la complexité des choses. Elle a précisé qu’elle n’utilisait la transe formelle que dans 20% des cas.

– Betty Alice Erickson utilise, sans la nommer explicitement, une approche paradoxale. D’emblée elle précise qu’elle ne vise pas à faire disparaître le symptôme mais au contraire à étendre pour le patient l’expérience qu’il a de celui-ci de façon à lui permettre d’accéder à ses ressources intérieures.

– Betty Alice Erickson est un habile stratège qui, si elle ne formalise pas beaucoup sa pratique, pas plus que son père ne le faisait semble-t-il, nous a présenté de remarquables démonstrations de questionnement recadrant: redéfinition du problème en faisant et défaisant les liens, recadrages paradoxaux pour aller à contre-sens de tout ce qui a déjà été tenté en vain par le patient et son entourage.

– Betty Alice Erickson adopte constamment une position basse, non normative et extrêmement respectueuse : «Quelle est la limite entre phobie sociale, timidité et envie de rester seul? … C’est l’impact sur la qualité de la vie qui peut faire envisager une thérapie, mais c’est toujours au patient que revient la décision.»

– Betty Alice Erickson, bien qu’elle ne se présente pas comme constructiviste, intervient beaucoup sur les réalités intérieures produites par les schémas mentaux. Par l’humour, les métaphores, les recadrages, elle suscite chez le patient curiosité, confusion et doute. Elle le rend ainsi réceptif à de nouvelles informations de façon à ce qu’il puisse réorganiser son système de pensée.

En conclusion, ce furent deux journées riches d’enseignements et de thèmes de réflexions à développer:
– rhétorique et qualité de la relation
– la notion de transe et son flou artistique
– les implicites et les différents niveaux de communication.

© I. Bouaziz, C. Gaudin/Paradoxes

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Institut de Nouvelle Hypnose de Bruxelles: http://www.nouvellehypnose.com

Betty avec Eric Mairlot, président de l'Institut de Nouvelle Hypnose de Bruxelles


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