Thérapie Brève et Intervention Systémiques (modèle de Palo Alto)

Bonjour et bienvenue à la XIIIème journée de Rencontre de l’association Paradoxes

Notre association a été fondée en 2001 par 4 médecins désireux de diffuser le modèle de résolution de problème de Palo Alto.

En cohérence avec la conception non pathologisante de cette approche notre association réunit aussi bien des thérapeutes que des intervenants du champ médico social, de l’entreprise ou plus largement encore tous les professionnels qui sont amenés à rencontrer et à traiter des problématiques humaines. Non pathologisante, rappelons-le, signifie qu’elle ne pense pas les situations présentées en termes de maladie, en termes de normal ou anormal, mais en termes de problèmes relationnels.
Il semblerait que l’aspect non normatif de cette méthode ait tendance à rebuter les psy et ainsi nous constatons, après 13 années d’existence, que notre association regroupe majoritairement de intervenants du champ de l’entreprise.

A une époque où les approches normatives font aussi irruption dans ce champ là, comme en témoigne, après l’introduction de la psychanalyse, le développement du Coaching Comportemental et Cognitif, nous ne pouvons que nous réjouir de voir que des coachs s’intéressent à l’approche de Palo Alto et nous espérons qu’il en ira de même, un jour, pour les thérapeutes.

Il y a cependant encore du chemin à faire pour que les psy intègrent cette autre façon de voir les choses… Nous avons reçu, en réponse à notre mailing annonçant cette journée de rencontre, un message d’un psychiatre, pourtant membre de la première heure de notre association, regrettant, je reprends ses termes, sa « dérive vers l’entreprise » et demandant : « la pathologie mentale, les ‘malades’, seraient-ils solubles dans le modèle de Palo Alto ? ».

Et bien oui.

Cela ne veut pas dire que nous nions l’existence de maladies, mais cela signifie que nous ne nous référons pas à des diagnostics psychiatriques pour aider les gens avec l’approche de Palo Alto…
Mais ceci est sans doute difficile à comprendre, comme certain nombre d’autres notions qui nécessitent de distinguer les niveaux logiques.

Cette petite remarque donne l’occasion d’en ajouter une autre sur la différence entre coaching et thérapie pour une approche non pathologisante. La différence ne réside pas dans la façon dont la méthode est appliquée, mais dans la casquette que met la personne qui la pratique et les implications qu’a, dans notre société, le fait d’être identifié comme pratiquant la thérapie ou le coaching.

Enfin, toujours dans la rubrique « différences », rappelons que la systémique n’est pas une méthode d’intervention.
Aujourd’hui, dans le champ en pleine expansion du coaching, on voir fleurir un intérêt grandissant pour se former à, je cite «l’outil systémique », à « l’approche systémique ».
Ludwig Von Bertalanffy le spécifie, en vain manifestement, dans sa Théorie Générale des Systèmes, la systémique est un point de vue qui peut s’appliquer à tous les domaines.

A partir de ce point de vue se sont développées, dans le champ de la thérapie d’abord, du coaching ensuite, différentes approches de résolution de problème.

Le modèle de Palo Alto, que notre association a pour objectif de promouvoir, est l’une d’entre elles.

© Irène Bouaziz, Chantal Gaudin, Georges Elkan /Paradoxespour citer cet article : Allocution d’ouverture à la XIIIème journée de Rencontre de Paradoxes : www.paradoxes.asso.fr/2014/10/xiiieme-journee-de-rencontre-de-paradoxes/

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